La culture de Riz des Vietnamiens


 Riz


Il ne parait pas possible de ne pas aborder le symbolisme du riz quand on s’intéresse à la société vietnamienne.

Le riz est omniprésent au Vietnam, dans les cultures bien-sûr, dans la cuisine ensuite, mais aussi dans beaucoup de traditions et rites populaires et ainsi profondément dans la culture. A l’occasion du nouvel an lunaire, deux gâteaux de riz spéciaux, le « banh chung » et le « banh day » dont la légende remonte au roi Hung, est servi marque pour tous l’entrée dans les fêtes du Têt.

Dans cette légende, un génie descendit du ciel, et souffla pendant le sommeil du prince Liêu un conseil pour l’aider à remporter le concours qui consistait à préparer un plat d’exception à offrir en offrande aux ancêtres, que son père le Roi Hung proposait à ses vingt-deux fils pour sa succession : « Rien dit-il n’est plus grand que ciel et terre, et rien n’est plus précieux ici- bas que le grain de riz. Nous allons confectionner deux gâteaux qui soient significatifs. Amasse-moi ces grains de riz gluant, et cherche-moi aussi du soja ». Le génie chercha de larges feuilles de bananier et repris, « ce gâteau symbolise la terre, laquelle renferme arbres, rizières, montagnes et forêts et est représentée par la couleur verte et la forme carrée. Dans le gâteau, il y a de la viande et du soja, signifiant que la terre porte en son sein animaux et arbres… Du riz gluant bien plié et tassé autour représente le ciel, il doit être blanc, consistant, arrondi et courbe vers le dessus… ».

Les légendes sur le riz vont se succéder, certaines comme celle du petit Giong qui se transforma en géant en absorbant de pleines marmites de riz et protégea le royaume contre les envahisseurs chinois, ou encore celle de la "Bonne Mère" Không On qui veilla sur le peuple vietnamien grâce à des grains de riz magiques. Aujourd’hui, encore, les fêtes populaires rassemblent encore familles et villages pour la fin des récoltes et sont l’occasion de nombreux rituels traditionnels.

I > La richesse d’un grain de riz
goibanhchungtetSi le riz constitue la base de l’alimentation quotidienne au Vietnam, il est également très présent dans la langue et les  expressions populaires. La suffisance du riz est apparu pendant longtemps, et certainement encore aujourd’hui, comme  une priorité: l'important dans la vie est d'abord d'avoir "du riz et des habits" (« com ao »), d’avoir "du riz en suffisance,  les reins au chaud" (« no com, âm cât »), car "un grain de riz égale une pépite d'or" (« hat gao, hat vang »).

La précieuse céréale qui fut à la base de la base du développement de la société vietnamienne est ainsi hautement  respectée: "chaque grain de riz gaspillé vaut un asticot à manger lorsqu’on sera au royaume des morts". Sa culture a  demandé au peuple vietnamien de terrasser les collines pour autoriser les cultures, maitriser progressivement les  fleuves pour permettre l’irrigation, construire et entretenir des digues et des canaux… De plus en plus ils durent  s’aventurer vers de nouvelles terres insalubres et peuplées d’animaux sauvages pour développer la production, ils  s’organisèrent une administration spéciale pour optimise la production jusqu’à aujourd’hui rendre le paysage vietnamien  pleinement exploité, dessiné de multiples parcelles ordonnées entre elles… Le travail acharné autour du riz apparait  alors comme le lien entre le passé et le présent, les ancêtres et le monde visible, le pacte d'alliance qui les unit au Ciel  et à la Terre, et l’union de toute une culture à l’image de cette complainte du paysan vietnamien : "O toi qui tiens le bol  de riz plein, souviens-toi qu'un seul grain de riz, tendre et parfumé, a coûté mille et mille amertumes".

banhchung21II>  "Le moment du riz cuit"

Lors de chaque repas, le riz rassemble autour de lui tous les membres de la famille, qui vont se restaurer en commun, partager les plats et converser ensemble. Ce moment important de la vie collective de la famille vietnamienne est appelé bua com, ce qui a pu être traduit par "le moment du riz cuit"1.

Cet instant d’échanges autour d’un repas est particulièrement respecté au Vietnam car il porte avec lui de nombreuses valeurs et traditions qui se transmettent entre les générations présentes, du grand-père voir l’arrière-grand-père vers les parents et les enfants. Pour l’enfant par exemple, "le moment du riz cuit" représente « un moment privilégié d'apprentissage des rôles et des règles qui prévalent aux échanges familiaux et sociaux ». Il s’essaiera alors aux formules de politesse, au respect hiérarchique, aux terminologies adéquates pour la parenté…

« Dans une société hiérarchisée vouée au culte des anciens, l'enfant apprendra d'abord de sa mère à n'être servi qu'en dernier et à ne commencer à manger qu'après ses aînés, non sans avoir au préalable prononcé les paroles rituelles : "j'invite mon grand-père à manger du riz cuit", "j'invite ma grand-mère... mon père, ma mère, mon oncle, ma tante, mon grand-frère... à manger du riz cuit " (Moi ông xoi com, moi ba xoi com...) ».

Lors du repas, d’autres principes devront être également respectés. Il s’agit d’éviter d’entrechoquer ses baguettes avec celles d’un autre convive, le choc provoqué étant réputé comme pouvant engendrer des conflits. Par mesure de politesse, l'enfant devra aussi éviter de faire tinter ses baguettes contre son bol, ce qui signifierait qu’il n’a pas assez à manger et qu'il réclame impoliment encore du riz. De même, il devra mesurer son appétit en fonction des autres convives comme l’impose le diction "laisse suffisamment de riz pour autrui et honore tes ainés, vivants ou morts !". Enfin, à la fin du repas, il veillera à ne rien laisser dans son bol et à ne pas renverser le moindre grain de riz, et avant de reposer son bol, il devra prendre soin d'attendre que les anciens et les aînés aient eux-mêmes terminés de manger. 

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